Challenging the duration of an occupational illness leave: what recourse does the employer have?

DRH examinant un arrêt maladie dans le cadre d’un litige avec la CPAM pour une maladie professionnelle en PME

Lorsqu’un arrêt maladie s’éternise, les conséquences pour l’entreprise peuvent être lourdes : désorganisation des équipes, coûts de remplacement, tensions internes… C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit d’une maladie professionnelle, dont la reconnaissance entraîne une prise en charge spécifique par la CPAM. Mais que faire lorsqu’un employeur estime que la durée de l’arrêt est excessive ou injustifiée ? Peut-il demander une réévaluation indépendante ? Et comment agir si la CPAM ne coopère pas ? Une décision récente de la cour d’appel de Lyon apporte des éléments de réponse concrets.

Le cadre juridique : arrêt maladie professionnelle et rôle de la CPAM

La reconnaissance d’une maladie professionnelle ouvre droit à une indemnisation renforcée pour le salarié, financée par la branche AT/MP de la Sécurité sociale. L’article L. 461-1 du Code de la sécurité sociale définit les conditions de cette reconnaissance. Une fois admise, l’arrêt de travail est indemnisé sans délai de carence et sans conditions d’ouverture de droits. Toutefois, la CPAM reste seule juge de la prise en charge, y compris de la durée de l’arrêt.

L’employeur n’a pas accès au dossier médical du salarié, mais peut contester la décision devant la Commission de recours amiable, puis devant le pôle social du tribunal judiciaire. Il peut aussi demander une expertise judiciaire sur la réalité du lien entre l’arrêt et la pathologie déclarée. Cette voie est particulièrement utile lorsque l’employeur soupçonne une prolongation abusive de l’arrêt.

Une affaire récente : deux ans d’arrêt réduits à trois mois

Dans un arrêt du 4 mars 2025, la cour d’appel de Lyon (CA Lyon, 4 mars 2025, n° RG à préciser) a été saisie d’un litige opposant une PME à la CPAM, à propos d’un arrêt maladie professionnelle de plus de deux ans pour ténosynovite. L’employeur contestait la durée de l’arrêt, estimant qu’elle ne se justifiait pas au regard de la pathologie en cause.

Le juge a ordonné une expertise judiciaire sur pièces, afin d’évaluer si l’intégralité de l’arrêt était bien imputable à la maladie reconnue. L’expert a conclu que seuls trois mois étaient directement liés à la pathologie initiale. Fait notable : la CPAM a refusé de transmettre certains éléments du dossier médical à l’expert, compromettant ainsi sa propre position. La cour d’appel a confirmé le rapport d’expertise et débouté la CPAM, considérant qu’elle ne pouvait utilement critiquer des conclusions qu’elle avait empêchées de se fonder sur un dossier complet.

Conséquences pratiques pour les PME

Cette affaire illustre qu’un employeur n’est pas totalement démuni face à une décision de la CPAM qu’il juge excessive. Il peut agir et demander un réexamen judiciaire, notamment par voie d’expertise. Cela peut permettre de rétablir une évaluation plus objective de la situation médicale du salarié, et de limiter les effets d’un arrêt prolongé injustifié sur l’organisation de l’entreprise.

En pratique, ce type de recours peut être envisagé lorsque l’employeur dispose d’éléments factuels laissant supposer une déconnexion entre l’arrêt et la pathologie déclarée : durée disproportionnée, avis médical divergent, évolution professionnelle ou comportement du salarié en contradiction avec l’arrêt.

Conseil de l’avocat

Pour sécuriser ce type de contentieux, il est essentiel d’anticiper. L’employeur doit :

  • conserver toute la documentation relative à l’arrêt (dates, certificats médicaux, correspondances avec la CPAM),

  • solliciter un avis médical contradictoire s’il existe un doute sérieux,

  • faire appel à un avocat pour engager la procédure devant le tribunal judiciaire, avec demande d’expertise indépendante,

  • insister, lors de l’expertise, sur la nécessité d’accès aux pièces médicales pertinentes,

  • et veiller au respect du contradictoire tout au long de la procédure.

Cette démarche, bien que juridiquement complexe, peut aboutir à une réduction significative de la durée prise en charge au titre de l’AT/MP, avec des conséquences financières importantes pour l’entreprise.

Références juridiques

Code de la sécurité sociale, article L. 461-1
Cour d’appel de Lyon, 4 mars 2025 (référence RG à compléter selon publication)

Conclusion

Un arrêt maladie d’origine professionnelle n’est pas toujours incontestable. Lorsqu’un doute sérieux existe sur sa durée, l’entreprise a la possibilité d’agir et de demander une expertise judiciaire. Cette démarche, bien menée, peut aboutir à une décision plus équilibrée, notamment si la CPAM manque à son obligation de coopération. Besoin de sécuriser vos pratiques RH ? Le cabinet vous accompagne.

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Testimony of an employee before the industrial tribunal: is anonymity possible?

Salarié rédigeant une attestation de témoin pour les prud’hommes dans une PME, illustration de la procédure de témoignage en droit du travail

When a dispute arises between an employee and his employer before the industrial tribunal, the testimony of colleagues can play a decisive role. But sometimes, when asked to testify, an employee is reluctant to come forward openly, fearing reprisals. This raises an essential question for small and medium-sized companies: can an employee testify anonymously in industrial tribunal proceedings?

Testifying in court: a regulated and essential act in labor disputes

In employment law, any employee can be called upon to testify in a dispute between a colleague and the employer. This testimony generally takes the form of a written attestation (Cerfa form n°11527*03), which must be signed and accompanied by a copy of the witness’s identity document.

The purpose of this formalism is to guarantee the reliability of the testimony and to allow the opposing party to discuss its scope. Pure anonymity is therefore, in principle, incompatible with this type of procedure: unsigned, unidentified testimony alone cannot constitute evidence.

An opening in case law: anonymized testimony can be taken into account

However, in a recent ruling (Cass. soc., April 19, 2023, no. 21-20.308), the French Supreme Court qualified this principle. It ruled that anonymous testimony could be taken into account by judges on two conditions: that the real identity of the witness be known to the employer, and that other elements corroborate the facts reported.

In other words, if an employer is informed internally of the identity of the witness, even if this is not revealed in the file submitted to the judge, and the testimony is supported by additional evidence (e-mails, written exchanges, other attestations), then judges can take this into account in their overall assessment of the dispute.

Practical consequences for small and medium-sized businesses

In an SME, where relationships are often closer and teams smaller, employees may be particularly reluctant to testify against their employer. This fear is understandable, but the law offers certain protections.

An employee cannot be punished, dismissed or discriminated against for giving evidence in a labour dispute. Such a measure would be considered an infringement of the fundamental freedom to testify, and therefore liable to be overturned by the judge. Testimony, even if perceived as unfavorable by the employer, is protected by the principle of loyalty in the administration of evidence.

A lawyer’s advice: anticipate conflicts and secure testimonials

For employers, managing internal testimonials requires both caution and rigor. When an employee agrees to testify, the company must ensure that his or her rights are strictly respected and that there is no risk of pressure or reprisals. It is essential to remind all employees that testifying, even if unfavorable, is part of the exercise of the right to defense.

In the event of a potential conflict, it is advisable to: – seek legal advice when collecting testimonials – keep a clear record of the origin and form of testimonials – avoid any action that could be interpreted as a reaction to a testimonial

Finally, if an employee wishes to testify but fears internal consequences, it may be useful to consider mediation or support from the CSE or a lawyer to reassure him of his rights and the protection he enjoys.

Legal references

Article 202 of the Code of Civil Procedure
Court of Cassation ruling, Social Division, April 19, 2023, no. 21-20.308
CERFA form no. 11527*03: Model witness statement

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Internal regulations: mistakes to avoid

Responsable RH analysant un projet de règlement intérieur pour éviter les erreurs de rédaction dans une PME

Drawing up internal regulations is a crucial step for any company with more than 50 employees. This document, which governs life within the company, must be clear and exhaustive. However, many companies fall into certain pitfalls when drawing up their internal regulations. Let’s take a look at these common mistakes, so that you can be better prepared.

Why are house rules essential?

Well-drafted internal regulations serve as a clear reference for all employees concerning their rights and obligations within the company. They cover aspects such as safety, hygiene and discipline, ensuring a healthy and fair working environment. It is therefore imperative not to neglect this valuable tool.

Its creation requires not only a thorough understanding of occupational health and safety rules, but also a knowledge of legal obligations. Indeed, legislation imposes certain essential criteria to ensure that it is adapted and compliant with the company’s needs and the laws in force.

👉 To understand why this document is not reserved for large companies, even those with fewer than 50 employees, read also : Why internal regulations are not just for large companies

Common errors in drafting internal regulations

Review common mistakes to ensure that your document accurately reflects the expectations of both employers and employees.

Ignoring filing and posting formalities

A common mistake is to underestimate the importance of administrative formalities. As soon as they are drafted, internal regulations must undergo certain mandatory procedures. These include filing with the Conseil des Prud’hommes and posting on company premises. Failure to do so may invalidate the document and give rise to legal complications.

It is also a legal requirement that the regulations be prominently displayed. Every employee, from the moment he or she is hired, must be able to consult this document without difficulty. So be sure to place it in a strategic location, such as near bulletin boards in common areas.

Neglecting to consult employee representatives

In many organizations, it is mandatory to consult employee representatives before adopting or modifying internal regulations. Ignoring this essential step can lead to a lack of legitimacy for the document, making it difficult to implement and enforce.

Involving employee representatives also helps to integrate different perspectives when drafting. Proper consultation ensures that employees’ concerns are heard and taken into account, creating a consensus around the established rules.

Ignoring essential health and safety rules

Every company must comply with the health and safety standards imposed by law. Internal regulations must contain all the measures necessary to guarantee a safe workplace. Avoid omitting crucial information on these subjects, as this could put employees’ health at risk and engage the company’s liability.

Make sure the rules include detailed instructions on the use of required personal protective equipment, as well as protocols to follow in the event of an emergency. Clear rules help preserve health while building trust between employers and employees.

👉 To ensure the legal security of your document, check that you have included the mandatory clauses in your internal regulations

Sanctions and discipline: procedure

The section devoted to disciplinary sanctions is often poorly managed. Yet it requires particular attention. Sanctions must be proportionate to the breaches observed and in line with current legislation and compliance.

It is crucial to clearly specify the offenses subject to sanctions, the types of sanctions applicable, and the disciplinary procedures. This transparency ensures objective and fair management of disciplinary issues within the organization.

👉 Need a clear view of what to include (and how)? Consult our guide : Must-have clauses to secure your internal regulations

Mistakes to avoid when entering sanctions

Many companies make the mistake of including sanctions that are too vague or ill-defined. This creates legal uncertainty, which can lead to disputes. So make sure that every sanction is clearly described and justifiable.

Also, avoid describing behaviors that lead to sanctions without illustrating them with concrete examples. Transparent, precise communication avoids misunderstandings, ensuring that employees fully understand the consequences of their actions.

Employee rights: keeping legislation in mind

All internal regulations must respect the fundamental rights of employees as guaranteed by law. Drawing up a strict framework can sometimes lead to ignoring some of these rights, which would be detrimental to both the employee and the employer.

It is vital to ensure that any rules imposed respect the right to free expression, privacy and fair treatment. Failure to take these rights into account can lead to complex disputes and jeopardize the employer-employee relationship.

Effective implementation of internal regulations

Adopting internal regulations is only the first step. The real difficulty lies in implementing them effectively. Managers need to be trained to apply these rules fairly and consistently.

The commitment of every level of management is needed to ensure that the regulations work as intended. Be sure to organize regular information sessions to remind people of the main points of the regulations and to resolve any emerging problems.

Follow-up and adjustments

The situation within the company is constantly evolving. Rigorous monitoring is therefore essential to ensure that the regulations remain relevant. Periodic review is not simply recommended, but desirable to anticipate legislative changes or respond to new internal dynamics.

Adapting the regulations to these changes ensures that they remain a living tool that continues to serve the collective interest in the best possible way. It’s also a way of demonstrating the company’s ongoing commitment to its employees.

Anchoring change to guarantee efficiency

A good set of internal rules is essential, but not enough if they are ignored or misused. Instilling in your corporate culture the idea that rules are a vital instrument is essential. Make this a reality through ongoing training and regular awareness-raising among all parties concerned.

  • Organize regular information sessions.
  • Open consultation with employee representatives.
  • Periodically update the document.

The aim is for the rules to become a daily guide rather than a mere formality. However, it must always be borne in mind that the primary purpose of internal regulations is to create a structured, harmonious working environment.

By paying attention to these details and avoiding the mistakes mentioned above, you’ll maximize the effectiveness and usefulness of your internal regulations, contributing to a work environment where everyone benefits from the same protections and opportunities.

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Internal regulations in SMEs: a strategic tool not just for large companies

DRH présentant le règlement intérieur de l’entreprise à un salarié dans une PME pour sécuriser les règles internes

Internal regulations are often perceived as a formal legal document reserved for large organizations. Yet they can play a decisive role in the day-to-day organization and legal security of small and medium-sized businesses. As an employer, you may not yet be legally bound by them, but adopting one now can greatly enhance your company’s internal stability and secure your HR practices.

Internal regulations: a clear framework for enforcing company rules

The internal regulations are a written document drawn up by the employer, setting out the rules applicable to health, safety, discipline and working conditions. In particular, they specify :

  • schedules and attendance rules

  • safety instructions

  • prohibited behavior (harassment, misuse of professional tools, etc.)

  • the nature of applicable disciplinary sanctions

Contrary to popular belief, this is not a cumbersome formality, but an operational tool that provides a clear framework for all employees and helps prevent disputes.

To find out more about mistakes to avoid when drafting

Check the essential clauses to be included

Obligatory for employees with 50 or more, but useful long before that

The introduction of internal rules is mandatory for all workplaces with 50 or more employees (article L1311-2 of the French Labor Code). They must be drawn up, submitted to the CSE for approval, then forwarded to the Labour Inspectorate.

But even below this threshold, many SMEs voluntarily choose to adopt it, as it offers them several advantages:

  • define a common set of rules, particularly in disciplinary matters

  • avoid arbitrary management of deviant behavior

  • demonstrate, in the event of litigation, that employees had been properly informed of the rules in force

A tool for preventing disputes and ensuring legal certainty

In the event of disciplinary disputes or industrial tribunal litigation, having internal regulations in place can make all the difference. Employers can only punish employees if they have been informed in advance of the applicable rules and penalties.

Thus, the existence of internal regulations :

  • justifies a disciplinary sanction (warning, suspension, etc.)

  • protects the company against accusations of discriminatory or arbitrary treatment

  • facilitates dialogue with employee representatives by providing a clear basis for discussion

Why SMEs stand to gain

In an SME, where hierarchical links are often more direct, a written document formalizing internal rules helps toalign practices, guarantee fair treatment between employees, and streamline day-to-day management.

In concrete terms, a well-structured set of internal regulations makes it possible to :

  • avoid different interpretations by different managers

  • establish a shared framework for the rules governing the use of digital tools, break times, alcohol and business telephones

  • anchoring corporate culture in visible, accepted rules

It’s also an invaluable support for onboarding new employees, and a cornerstone for any structured HR communication.

How do you set up internal rules for SMEs?

Here are the key steps:

  1. Define your company’s specific needs Depending on your sector (industry, services, shift work, etc.), certain issues will need to be prioritized: safety, clothing, use of equipment, confidentiality, etc.

  2. The content must comply with the general principles of law, and contain no discriminatory clauses or provisions contrary to the law.

  3. Involving employee representatives If a CSE is in place, the committee’s opinion is required prior to implementation. Even without a CSE, it is advisable to organize clear communication with employees.

  4. Disseminate the rules Posting, handing them out on hiring, making them available on the intranet… Every employee must be able to read them at any time.

  5. Follow and update regularly Any changes must follow the same procedure. Remember to adjust your rules in the event of legal or organizational changes (teleworking, security, RGPD…).

Our advice: anticipate rather than suffer

Even if you have fewer than 50 employees, adopting internal regulations allows you to :

  • legally secure your disciplinary policy

  • create a calmer, clearer working environment

  • prevent high-risk situations (verbal violence, failure to comply with instructions, misuse of tools) from degenerating for lack of a clear framework

The firm recommendsdrawing up a set of rules adapted to the size and culture of your company, neither too rigid nor too vague, based on the themes that are really relevant to your business. It’s a simple process to implement, with a direct impact on your HR management and legal security.

Legal references to remember

Code du travail, article L1311-2 (obligation du règlement intérieur à partir de 50 salariés)
Code du travail, article L1321-1 et suivants (contenu et procédure d’élaboration)

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Internal regulations for SMEs: essential clauses to secure your HR practices

DRH expliquant les clauses du règlement intérieur à un salarié dans une PME pour assurer la conformité et la sécurité juridique de l’entreprise

Instaurer un règlement intérieur, ce n’est pas simplement répondre à une exigence légale. Pour un employeur, c’est un moyen stratégique de cadrer les règles du jeu, de prévenir les litiges et de garantir une cohérence disciplinaire dans l’entreprise. Mais pour être juridiquement valable et opérationnel, ce document doit comporter certaines clauses clés. Quelles sont-elles ? Et comment s’assurer qu’elles répondent à la fois aux obligations du Code du travail et aux réalités de votre PME ?

Un outil RH indispensable dès 50 salariés – mais utile bien avant

Le règlement intérieur est obligatoire pour toute entreprise de 50 salariés et plus (article L1311-2 du Code du travail). Il fixe, par écrit, les règles relatives à :

  • la santé et la sécurité au travail

  • la discipline et les sanctions applicables

  • les droits et obligations réciproques

Mais même en dessous de ce seuil, nombre de PME choisissent de le mettre en place volontairement. Pourquoi ? Parce qu’il offre un cadre clair, opposable et sécurisant, utile en cas de contentieux, d’accident du travail, ou de sanction disciplinaire.

Clause 1 : les consignes en matière de santé et de sécurité

Cette clause est obligatoire. Elle doit préciser les règles que chaque salarié est tenu de respecter pour prévenir les accidents et garantir un environnement de travail sûr : port d’équipements de protection, interdictions (alcool, téléphone en zone de production…), respect des procédures internes.

En cas d’inspection du travail, ce point est systématiquement contrôlé. Il sert également de fondement en cas de mise en cause de la responsabilité de l’employeur.

Clause 2 : la discipline et les sanctions

Autre élément central : les règles de conduite à respecter (ponctualité, comportement, usage des outils numériques…) et les sanctions encourues en cas d’écart (avertissement, mise à pied, licenciement).

Pour être juridiquement applicables, ces sanctions doivent figurer dans le règlement, ou avoir été portées à la connaissance du salarié. Cette clause évite donc les contestations sur la légitimité d’une mesure disciplinaire.

Clause 3 : les droits des salariés et garanties collectives

Le règlement intérieur ne doit pas être un outil à sens unique. Il doit également rappeler certains droits fondamentaux des salariés :

  • respect de la vie privée et des données personnelles

  • égalité de traitement

  • liberté d’expression et d’opinion

  • droit syndical

En les intégrant dans le règlement, vous démontrez une volonté d’équilibre et vous sécurisez votre posture en cas de contestation sur ces sujets.

Clause 4 : hygiène et bonnes pratiques collectives

Dans le contexte post-COVID, intégrer des règles relatives à l’hygiène (entretien des locaux, usage des sanitaires, comportements attendus en période d’épidémie…) est devenu une bonne pratique. Cette clause peut être personnalisée selon votre activité (manutention, accueil du public, open space…).

Clause 5 : évolutivité et mise à jour du règlement

Un bon règlement n’est pas figé. Il doit prévoir la possibilité d’être modifié pour s’adapter à l’évolution de la législation, des outils de travail (télétravail, cybersécurité, RGPD…) ou des conditions internes.

Il est recommandé de prévoir une procédure claire de mise à jour : consultation du CSE, information des salariés, communication accessible.

Conseil de l’avocat : structurez, formalisez, sécurisez

Pour être valable, votre règlement intérieur doit :

  • respecter le formalisme légal (affichage, dépôt à l’inspection du travail, consultation du CSE)

  • être rédigé dans des termes clairs, sans ambiguïté ni clause discriminatoire

  • refléter vos réalités opérationnelles (secteur d’activité, risques spécifiques, culture d’entreprise)

Le cabinet recommande de :

  • vous faire accompagner pour sa rédaction initiale ou sa révision,

  • former vos managers à son contenu, pour garantir une application cohérente,

  • prévoir une revue annuelle, notamment en cas d’évolution RH ou législative.

Un règlement intérieur bien rédigé est un outil de management efficace : il encadre, protège, et clarifie vos responsabilités. Il peut aussi renforcer votre culture d’entreprise, en fixant des repères partagés.

Références juridiques à retenir

Code du travail :

  • Article L1311-2 (obligation à partir de 50 salariés)

  • Articles L1321-1 à L1321-7 (contenu, procédure, validité)

  • Article L2312-8 (consultation du CSE)

👉 Pour aller plus loin : Pourquoi un règlement intérieur n’est pas réservé aux grandes entreprises

Besoin de rédiger ou d’auditer votre règlement intérieur ? Le cabinet vous accompagne pour sécuriser vos pratiques RH

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Do I have to pay compensation if an employee regularly works from home without a formal telecommuting agreement?

Dirigeant d’entreprise consultant un rapport financier dans son bureau, préoccupé par les difficultés économiques liées à sa gestion

De nombreux employeurs se posent la question : lorsqu’un salarié utilise régulièrement son domicile pour accomplir des tâches professionnelles, sans qu’un accord de télétravail formel ait été signé, faut-il lui verser une indemnité ? Un récent arrêt de la Cour de cassation vient de rappeler les obligations de l’employeur en la matière. Pour les PME, il est essentiel de comprendre les contours juridiques de cette situation, au risque d’exposer l’entreprise à des rappels d’indemnité ou à des litiges prud’homaux.

Utilisation du domicile à des fins professionnelles : un droit à indemnisation reconnu

Dans un arrêt du 19 mars 2025 (Cass. soc., 19 mars 2025, n° 22-17.315), la Cour de cassation confirme qu’un salarié qui utilise son domicile à des fins professionnelles, faute d’un local mis à sa disposition, peut exiger une indemnité spécifique. Cette indemnité est due même si le salarié ne bénéficie pas d’un statut officiel de télétravailleur.

L’affaire concernait un salarié itinérant, chargé d’une activité de terrain, mais qui effectuait des tâches administratives depuis son domicile. Aucun bureau n’avait été proposé par l’entreprise. La Cour a considéré qu’il y avait bien immixtion dans la vie privée du salarié, justifiant une compensation financière.

Cette indemnité est-elle automatique ? À quelles conditions ?

L’indemnité est fondée sur le principe que l’usage du domicile à des fins professionnelles constitue une contrainte imposée par l’employeur, dès lors qu’aucune solution alternative n’est proposée. Il ne s’agit pas ici du simple remboursement de frais (connexion, mobilier, électricité…), mais bien d’une indemnisation pour l’occupation de la sphère privée du salarié.

Elle est due : – même en l’absence d’accord formalisé de télétravail – même si le salarié n’en a pas fait la demande expresse – même si l’employeur rembourse par ailleurs certains frais matériels

Ce droit à indemnisation suppose que le salarié puisse prouver qu’il travaille effectivement depuis son domicile de manière régulière pour accomplir des tâches relevant de ses fonctions. L’indemnité peut alors être fixée forfaitairement ou sur justificatifs, selon les usages ou les décisions de justice.

Ce qu’il faut retenir de la jurisprudence du 19 mars 2025

Dans cette affaire, le salarié n’était pas en télétravail au sens strict (article L1222-9 du Code du travail). Il n’y avait pas d’avenant, ni d’accord collectif, ni de clause particulière dans son contrat. Pour autant, la Cour de cassation a estimé que l’usage répété de son domicile, en l’absence d’espace de travail mis à disposition par l’entreprise, justifiait une indemnité spécifique.

Autre point important : la prescription applicable est de deux ans (article L1471-1 du Code du travail), ce qui signifie qu’un salarié peut réclamer cette indemnité a posteriori, dans la limite de cette période.

Quelles conséquences pour une PME ou un DRH ?

De nombreuses entreprises emploient des salariés itinérants ou hybrides, qui utilisent leur domicile pour certaines tâches, souvent sans encadrement juridique formalisé. Cette pratique expose l’entreprise à un risque contentieux réel si aucun local n’est proposé et qu’aucune indemnité n’est prévue.

En pratique : – Un commercial terrain qui fait ses rapports depuis chez lui est potentiellement concerné – Un technicien qui prépare ses tournées depuis son salon peut revendiquer une indemnité – Un cadre sans poste de travail fixe qui répond à ses e-mails ou prépare des dossiers chez lui, même occasionnellement, entre dans le champ

Conseil de l’avocat : formalisez et sécurisez vos pratiques

Pour limiter les risques et sécuriser juridiquement les situations d’occupation du domicile par vos salariés, le cabinet vous recommande de :

– Identifier les salariés concernés par une utilisation régulière de leur domicile (même partielle) – Prévoir dans les politiques internes ou les contrats une clause spécifique sur l’occupation du domicile – Mettre à disposition un poste de travail ou justifier de son impossibilité si vous ne souhaitez pas verser d’indemnité – Distinguer clairement l’indemnité d’occupation de tout remboursement de frais professionnels – Mettre à jour vos accords de télétravail ou vos avenants pour intégrer cette dimension

Références juridiques à retenir

Cour de cassation, chambre sociale, 19 mars 2025, n° 22-17.315
Code du travail, article L1222-9 (télétravail)
Code du travail, article L1471-1 (prescription biennale)

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CSE training: what are the employer’s obligations and how to avoid common mistakes?

Employeur et DRH organisant la formation obligatoire des élus du CSE dans une PME, autour d’un dossier de formation en réunion

Dès la mise en place d’un comité social et économique (CSE), l’employeur est tenu par plusieurs obligations légales, notamment en matière de formation des représentants du personnel. Trop souvent négligée ou mal encadrée, la formation des élus du CSE constitue pourtant un levier essentiel de bon fonctionnement du dialogue social et une obligation juridique encadrée par le Code du travail. Pour un employeur, il s’agit de comprendre précisément ce qu’il doit mettre en place, dans quels délais, à quelles conditions de financement, et ce qu’il risque en cas de manquement.

Former les élus du CSE : une obligation légale de l’employeur

Dans toute entreprise d’au moins 50 salariés, l’employeur est tenu de permettre aux membres titulaires du CSE de bénéficier d’une formation économique. Cette formation est prévue par l’article L2315-63 du Code du travail, pour une durée minimale de 5 jours lors du premier mandat.

Par ailleurs, pour tous les membres du CSE, qu’ils soient titulaires ou suppléants, une formation en santé, sécurité et conditions de travail (SSCT) doit également être organisée. Cette formation est obligatoire dès lors que l’entreprise atteint 11 salariés, conformément à l’article L2315-18 du Code du travail, et sa durée varie de 3 à 5 jours selon la taille de l’établissement.

Dans les deux cas, ces formations doivent être réalisées dans un délai raisonnable après l’élection, afin de permettre aux élus d’exercer effectivement leurs missions. Le temps passé en formation est considéré comme du temps de travail effectif et ne doit entraîner aucune perte de rémunération.

Qui finance la formation des élus ? Les règles à connaître

L’article L2315-61 du Code du travail distingue deux types de formation :

  • La formation SSCT (santé, sécurité et conditions de travail) est entièrement à la charge de l’employeur. Elle comprend les frais pédagogiques, les frais de déplacement et, le cas échéant, d’hébergement.

  • La formation économique, quant à elle, est financée via le budget de fonctionnement du CSE, sauf accord plus favorable. Il est donc essentiel pour l’employeur d’informer les élus de cette distinction et de veiller à ce que les budgets soient correctement provisionnés.

Quels sont les risques en cas de non-respect ?

Ne pas organiser la formation obligatoire du CSE constitue une entrave au fonctionnement du comité, infraction pénalement sanctionnée par l’article L2317-1 du Code du travail. L’employeur s’expose à :

  • Une amende pénale pouvant aller jusqu’à 7 500 €

  • Une demande judiciaire des élus pour obtenir la formation à titre rétroactif

  • Des tensions sociales et blocages dans les échanges entre direction et représentants du personnel

  • Un affaiblissement des garanties de prévention en matière de santé et sécurité, avec une possible mise en cause en cas d’accident du travail

Conséquences pratiques pour les employeurs de PME

Dans les entreprises de 10 à 200 salariés, où les ressources internes sont souvent limitées, l’oubli ou la mauvaise organisation de ces formations peut avoir des conséquences lourdes. Un élu mal formé est moins autonome, moins constructif en réunion, et plus dépendant de conseils extérieurs parfois peu objectifs.

À l’inverse, un comité bien formé :

  • comprend les enjeux économiques et sociaux de l’entreprise

  • maîtrise les règles de base du droit du travail

  • propose des actions pertinentes en matière de prévention des risques

  • devient un partenaire de dialogue plus structuré et efficace

C’est aussi un facteur de réduction du turn-over, d’amélioration du climat social, et de prévention des conflits.

Conseil de l’avocat : sécuriser l’organisation des formations CSE dès l’élection

Pour respecter vos obligations et prévenir tout contentieux, nous vous recommandons de :

  • Planifier les formations dans les semaines suivant l’élection du CSE

  • Vérifier les durées légales applicables selon les effectifs et les mandats

  • Choisir un organisme agréé, notamment pour la formation SSCT, afin de garantir la validité juridique du contenu

  • Distinguer clairement les financements selon le type de formation (employeur vs budget de fonctionnement du CSE)

  • Conserver les convocations et attestations de formation dans le dossier social de l’entreprise

N’oubliez pas qu’un avenant ou un protocole d’accord préélectoral peut aussi préciser les modalités de prise en charge, le calendrier, voire intégrer la formation dans un plan de développement des compétences.

Références juridiques à retenir

Code du travail :

  • Article L2315-18 (formation SSCT)

  • Article L2315-63 (formation économique)

  • Article L2315-61 (prise en charge financière)

  • Article L2317-1 (sanction en cas d’entrave)

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Professional interview: how to manage employee requests for development?

Manager RH échangeant avec un salarié sur ses perspectives d’évolution professionnelle lors de l’entretien obligatoire

Every two years, companies are obliged to organize a professional interview with their employees to discuss their career path and development prospects. While this discussion may provide an opportunity for an employee to make a request for development, it is not a conventional appraisal interview: it is a key moment governed by the French Labor Code.

How should employers prepare for and manage these requests? What are their rights and obligations, and what risks do they need to anticipate?

A structured legal framework: the biennial professional interview

Since the 2014 reform of professional training, Article L. 6315-1 of the French Labor Code requires employers to organize a professional interview every two years, separate from the appraisal interview.

This discussion focuses exclusively on the employee’s career development prospects: acquisition of new skills, internal mobility, training needs, plans to move up the hierarchy or salary scale, etc.

The professional interview is mandatory and must be formalized. Every six years, the employer must also propose a summary of the employee’s career path.

Case law: the professional interview under the judge’s eye

Recent case law confirms that the professional interview is an employee’s right, and that its organization is a legal obligation for the employer.

📌 Lyon Court of Appeal, November 30, 2023: an employee claims that her employer failed to meet its obligation to conduct a professional interview. As a result, the company is ordered to pay €3,000 in damages for failure to comply with the obligation to provide information and follow-up.

This type of decision shows that negligence in this area can lead to litigation, particularly if the employee considers that his career has stagnated without justification.

What can (or should) the employer do when faced with a request for development?

During the professional interview, an employee can :

  • Request training,

  • Request a hierarchical development or a change of position,

  • Seek an increase in responsibilities,

  • Or express a desire for internal mobility.

The employer is not obliged to accept these requests, but must :

  • Listen and explain your answer,

  • Guarantee equal treatment for all employees,

  • Propose realistic alternatives if the project is not immediately feasible.

Advice from a lawyer: secure the professional interview and the management of change

As an employer, here are 5 best practices for securing your professional interviews:

  1. Prepare each interview in advance with objective information on the employee’s career path.

  2. Document exchanges: draw up a framework and keep signed minutes.

  3. Respond clearly to requests for change: justify each position.

  4. Anticipate disputes: ensure equal treatment to avoid any discrimination or breach of equality.

  5. Propose realistic alternatives: coaching, training, mentoring, deferred promotion.

Legal references

  • Article L. 6315-1 of the French Labour Code

  • Lyon Court of Appeal, November 30, 2023, no. 21/05324

AI surveillance of employees: how far can employers legally go?

Manager RH consultant des données de performance issues d’un logiciel d’intelligence artificielle en entreprise

Introduction
Artificial intelligence (AI) is increasingly making its way into human resources management, promising to save time and increase efficiency. But at a time when certain tools enable permanent, ultra-precise monitoring of employee activity, a crucial question arises: how far can AI monitor without infringing employment law and employee privacy? The answer now lies as much in the legal field as in the technological one.

The legal framework for surveillance at work
Employee surveillance is governed by several texts, including the French Labor Code and the General Data Protection Regulation (GDPR). According to Article L.1222-4 of the Labor Code, “no information concerning an employee personally may be collected by a device that has not been brought to the employee’s attention beforehand”.

When it comes to personal data, the RGPD imposes on employers an obligation of transparency, proportionality and legitimate purpose. In concrete terms, any automated data processing (such as activity analysis via AI) must be justified, declared to the CNIL, and employees must be informed in a clear and comprehensible manner.

Case law is equally clear: the introduction of a surveillance system requires prior information and consultation with employee representatives (CSE), and its use must be proportionate to the intended purpose.

Recent case law: the limits set by judges
In a ruling handed down on November 10, 2021 (Cass. soc., no. 20-12.263), the French Supreme Court reiterated that an undeclared generalized surveillance system cannot produce evidence admissible in court. In this case, an employer had used monitoring software without clearly informing employees: the evidence produced by this software was rejected by the judges.

Another point to watch out for: case law regularly invalidates devices deemed too intrusive, such as constant webcam surveillance or keyloggers, which disproportionately infringe employees’ privacy.

Practical consequences for employers
AI tools can be valuable allies in time management or risk prevention, provided they are used sensibly. Employers must imperatively:

– Inform employees in a clear and documented manner
– Ensure that data processing is justified and proportionate
– Avoid any permanent or concealed monitoring devices
– Consult the CSE before deploying a monitoring tool
– Keep a register of processing (RGPD)

Failure to do so may result in the data collected being deemed unlawful, and employers exposed to civil or even criminal penalties.

Our advice
The use of artificial intelligence to monitor employees must be accompanied by a rigorous legal framework. To avoid any risk of litigation, we recommend :

  • Regularly audit HR tools to verify compliance

  • Draw up an information memo for employees specifying the purpose of the tools used

  • Involve the Data Protection Officer (DPO) and employee representatives right from the start.

  • Give preference to ethical, transparent AI solutions whose algorithms can be explained.

Legal references

  • French Labor Code, art. L.1222-4

  • General Data Protection Regulation (GDPR)

  • Cass. soc., November 10, 2021, no. 20-12.263

Need to secure your HR practices? We can help.

Redundancy: when the manager’s mismanagement renders the procedure illegal

Une vigilance accrue sur la responsabilité du dirigeant en matière de licenciement économique

La Cour de cassation vient de rappeler une règle essentielle : un licenciement économique ne peut reposer sur des difficultés créées par les fautes de gestion du dirigeant lui-même. Cette décision du 12 février 2025 (Cass. soc., 12 févr. 2025, n° 23-22.033) souligne à nouveau combien les choix de gestion ont un impact juridique direct sur la validité des licenciements économiques.

Dans un contexte où de nombreuses entreprises font face à des tensions économiques, cette jurisprudence invite les employeurs à documenter avec rigueur l’origine réelle des difficultés invoquées pour sécuriser leurs procédures.

Les fondements juridiques du licenciement économique

Le licenciement pour motif économique repose sur des critères strictement encadrés par le Code du travail. Conformément à l’article L1233-3 du Code du travail, il doit être justifié par l’une des causes suivantes :
– des difficultés économiques
– des mutations technologiques
– une réorganisation de l’entreprise nécessaire à la sauvegarde de sa compétitivité
– ou la cessation d’activité de l’entreprise

Les difficultés économiques doivent notamment se traduire par des indicateurs objectifs (baisse de chiffre d’affaires, pertes d’exploitation, dégradation de la trésorerie, etc.).

Cependant, la jurisprudence constante précise que ces difficultés ne peuvent pas résulter de fautes de gestion imputables à l’employeur.

Un rappel de la Cour de cassation : faute de gestion = licenciement sans cause réelle et sérieuse

Dans l’affaire jugée le 12 février 2025, une salariée conteste son licenciement économique. Elle fait valoir que les difficultés financières avancées par l’employeur trouvent leur origine dans des fautes graves de gestion commises par le gérant – fautes qui ont conduit à une interdiction de gérer.

La Cour de cassation lui donne raison : si les difficultés économiques sont directement causées par une mauvaise gestion, le licenciement est automatiquement privé de cause réelle et sérieuse.

Ce faisant, la Cour réaffirme que le motif économique ne saurait masquer des erreurs managériales ni servir de « paravent » pour dissimuler une responsabilité personnelle du dirigeant.

Conséquences pratiques pour les employeurs et dirigeants de PME

Cette décision a plusieurs implications concrètes :

– Le dirigeant engage potentiellement la responsabilité de l’entreprise par ses choix stratégiques ou financiers
– Toute procédure de licenciement économique doit s’accompagner d’une analyse objective et documentée des causes des difficultés
– Une gestion risquée ou défaillante ne pourra justifier un plan de licenciement, même en cas de situation financière dégradée

Les TPE et PME sont particulièrement concernées, car la frontière entre les décisions personnelles du dirigeant et la trajectoire économique de l’entreprise y est souvent ténue.

Conseil de l’avocat : anticipez, tracez, sécurisez

Pour éviter qu’un licenciement économique ne soit annulé, nous conseillons aux employeurs de :

Justifier par des éléments chiffrés l’origine externe des difficultés : perte de clients, hausse des coûts, contexte sectoriel défavorable, etc.
Éviter toute confusion entre fautes de gestion et conjoncture économique
Réaliser un audit préalable de la situation économique avant tout licenciement collectif ou individuel pour motif économique
Documenter les décisions de gestion (investissements, restructurations, stratégies) afin de démontrer leur cohérence au regard des enjeux de l’entreprise

En cas de contentieux, ces éléments permettront de démontrer la légitimité du licenciement et de protéger l’entreprise contre un risque prud’homal accru.

Référence juridique
Cass. soc., 12 février 2025, n° 23-22.033
Article L1233-3 du Code du travail

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